Liste des boîtes de Marcel Duchamp

Lorsqu’on évoque les « boîtes » de Marcel Duchamp,
on ne sait jamais de quelle boîte il s’agit,
on cherche une boîte et on tombe sur une valise,
on cherche une boîte verte et on tombe sur l’image d’une boîte rouge…
CELA SUFFIT !

Récapitulatif
1914
Boîte de 1914. 5 exemplaires. De 15 à 18 clichés photographiques de notes manuscrites montées sur bristol + 1 dessin illustrant un poème de Jules Laforgue. 4 exemplaires donnés à des amis. 1 exemplaire conservé par lui.
1934
La boîte verte. 300 exemplaires + 20 éditions de tête. Emboîtage en carton vert portant le titre "La mariée mise à nu par ses célibataires même" perforé au poinçon sur le couvercle, les lettres "M" et "D" en cuivre collées sur le recto et le verso. 93 documents (1911 - 1913) fac-similés de notes, dessins et reproductions d’œuvres se rapporatnt au « Grand verre ».
Images du déballage de la Boîte verte  (Cabinet du livre d’artiste - septembre 2013)

1941-1971
Boîte en valise. 300 exemplaires avec de nombreuse variantes séries A à F. Musée portatif avec reproductions couleurs et miniatures d’œuvres.

1966-1967
A l’infinitif (boîte blanche). 150 exemplaires. 81 notes en fac-similé dans un emboîtage en plexiglas sérigraphié (1914-1923) se rapportant au « Grand verre » mais non présentes dans la « Boîte verte ».
Bernard Blistène à propos d'A l'infinitif (la Boite blanche, 1966 ) de Marcel Duchamp - Nouveau festival/3ème édition. On peut commencer à écouter à 7:30 mn
inclus la "carte postale" "Boats and Deckchairs" recto/verso

1959
Boîte « Eau et gaz à tous les étages ». Boîte en carton et lin rouge. 137 exemplaires.
In-4, broché, en feuilles, couverture imprimée repliée, placé dans un étui-boîte recouvert de toile brique, sur le couvercle supérieur un ready-made original de Duchamp, «Eau & Gaz à tous les étages», constitué d'une plaque biseautée à l'âme de carton recouverte de papier bleu avec inscription au pochoir imitant les plaques émaillées et le monogramme autographe de l'artiste à l'encre blanche: « M.D. ». Dos lisse avec la reproduction en noir de la signature de Duchamp, intérieur recouvert de papier noir facsimilaire reproduisant des esquisses et manuscrits de l'artiste.
Édition originale illustrée de l'Auto-portrait de Profil en tête de l'ouvrage, d'un frontispice imprimé en phototypie et pochoir par Hourdebaigt, Beaufumé et Crampe, appliqué, de 6 planches en couleurs tirées par Desgrandchamps montées et de 169 illustrations en héliogravure noire par la S.A.P.H.O., dont certaines en bis, et enfin de 3 figures dans le texte.
« Faux Ready-made» original de Marcel Duchamp placé sur l'emboîtage servant à contenir le premier catalogue raisonné de son oeuvre établi par Robert Lebel et publié en 1959 par la Trianon Press d'Arnold Fawcus.

1959
Boîte alerte. La Boîte alerte constitue le catalogue-objet de l’Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme (EROS), événement organisé par André Breton et Marcel Duchamp à la galerie Daniel Cordier en 1960. Dans cette boîte en carton de couleur verte conçue par Duchamp et réalisée par Mimi Parent se trouve le catalogue proprement dit, augmenté d’un lexique de l’érotisme et de divers objets.

1914 Boîte de 1914.





1934 La boîte verte.








1941-1971 Boîte en valise.





1966-1967 A l’infinitif (boîte blanche).




1959 Boîte « Eau et gaz à tous les étages ».


1959 Boîte alerte.




Le grand verre au grand air

[making off]

Reproduction de "La mariée mise à nue par ses célibataires, même" augmentée de "Fountain".
Gravure sur plexiglas. 25 x 16 cm. Marc Vayer., 2018.

 
Une vidéo publiée par MCmarcoco (@mcmarcoco) le


Un parmi tous les célibataires

 
M.V. devant le réseau des stoppages. Beaubourg 2014
Pour tous commentaires, vous pouvez me contacter à cette adresse : mvayer[arobase]numericable.fr

Enseignant en arts appliqués au lycée public Eugène Livet à Nantes, je cherche à évoquer le travail de Marcel Duchamp avec les élèves sans les embarquer sur les fausses pistes interprétatives en vogue depuis des décennies. 

Mon intérêt pour M.D., depuis que j’en avait vaguement entendu parler lorsque j’étais aux Beaux-Arts au début des années 80, a grandi au fil des années.
 
Les différents commentaires critiques que j’ai pu lire (très nombreux et variés) ne me satisfaisaient pas. J’y voyais beaucoup d’extrapolations (les critiques déversant leurs propres préoccupations sur le travail de M.D.) et bien peu d’analyses complètes, qui auraient pris en compte l’intuition que le travail de Duchamp est avant tout un travail sur la pensée et que l’ensemble disparate de sa production était en fait un tout — visiblement codé — qu'il faudrait pouvoir décoder.

Le 4 février 2012, je publiais un petit article sur le blog ARSAlive parce que j'avais noté que personne ne songeait à célébrer, d'une manière ou d'une autre, le centenaire du tableau "nu descendant un escalier n°2". Je rassemblais donc quelques notes de lectures pour l'occasion, mais n'allais pas très loin dans l'analyse.

Mais c'est le livre Marcel Duchamp par lui-même (ou presque) par Alain Boton qui m'a permis de comprendre le code utilisé par M.D. tout au long de sa vie. Ce décodage complet du travail de M.D. est extrêmement convaincant par la clarté du dispositif et par le côté exhaustif de la démonstration. Le corollaire, c’est qu' il est très long à lire. J’en ai fait mon livre de chevet, j’ai contacté l’auteur avec qui je correspond depuis, j’ai adopté son point de vue et désormais j’essaye de visualiser le plus concrètement et le plus simplement possible ce décodage avec la volonté qu’il soit accessible au plus grand nombre dans lequel on peut compter les élèves avec qui je travaille, évidemment. 

M.V. devant l'ex Galerie Givaudan. Paris 2014
M.V. devant la Galerie E6. San Francisco 2016
M.V. devant la maison de Max Ernst et Dorothea Tanning. Sedona 2016